
Comment une faute devient une réparation ?
Prise de contact :
Chantal M. est venue me consulter à cause d’inexplicables tensions cervicales. Elle traverse également des crises d’angoisse périodiques sans motif apparent depuis l’âge de 30 ans.
Épuisée, elle souhaite comprendre la cause de ses souffrances. De plus, elle est persuadée qu’elles ont un rapport avec le passé de ses ancêtres.
Anamnèse :
Le père de Chantal, Francis, a établi l’arbre généalogique qui remonte jusqu’à la Révolution Française.
Les indications qu’elles m’exposent décrivent une famille construite autour de valeurs fortes. Lorsqu’elle dessine son génogramme, elle met surtout en avant les métiers choisis dans des branches juridiques ou militaires.
Chantal me parle tout d’abord de son fils Baptiste dont elle est très fière. Il a embrassé la carrière d’avocat en droit pénal. Métier qu’il pratique avec passion et conviction.
Ensuite elle évoque son arrière-grand-père Édouard, militaire de carrière, décoré de la Légion d’honneur. En revanche, elle est incapable de dire pour quels faits il a reçu cette haute distinction.
La rumeur :
En remontant la ligne des ancêtres, ma cliente finit par m’avouer la rumeur qui circule au sein de la famille. La mère d’Édouard, Éliette, aurait été étranglée. Elle serait morte des suites de ses blessures.
Chantal est terrifiée face à cette mort violente. Le mythe familial ne va pas jusqu’à dire qui était l’auteur de cette agression. Ni si l’assassin a été jugé et puni.
Je demande à Chantal quel âge avait son aïeule au moment des faits. Et, après un rapide calcul, elle découvre, sidérée, qu’Éliette avait 30 ans !
Le fantôme :
Lors des séances suivantes, nous avons continué à remonter les lignées. Nous nous sommes arrêtées sur le destin de Jean-Baptiste, Procureur de la République sous la Révolution Française. Trois générations d’hommes se sont appelées comme lui. Chantal n’avait jamais réalisé qu’elle-même avait prénommé son fils Baptiste dont la date de naissance correspond à la date du décès du fils du Procureur. Cette information la bouscule et je lui conseille de chercher des renseignements dans les archives départementales afin de mieux connaître le passé de son aïeul.
Les nouvelles révélations accentuent le malaise de Chantal. Je crains qu’elle n’arrête nos rencontres, or elle m’assure arriver au nœud central.
En effet, son ancêtre jacobin a conduit de nombreuses personnes à l’échafaud avant d’être lui-même guillotiné sous la Terreur, étant reconnu proche de la politique de Robespierre.
Conséquences :
Les actes négatifs qu’a commis cet homme ont constitué la faute originelle, entraînant souffrance et honte dans le système familial de Chantal.
L’ancêtre était Procureur, son descendant a choisi de devenir avocat. Dans un tribunal, ces deux professions s’affrontent.
Dans son sens professionnel, le terme « avocat » viendrait du latin advocatus, défenseur, avoué, appelé pour… L’avocat est contre ce qui est attesté, il vient défendre la parole affirmée qui paraît injustifiée. Il fournit un moyen de défense à un tiers.
Ce n’est justement qu’en 1790 que le mot prit son sens actuel.
En conclusion :
Baptiste a choisi inconsciemment ce métier afin de réparer les jugements injustes rendus par son aïeul. Ce dernier a accusé à tort et a envoyé des hommes à la guillotine, provoquant du malheur. La défense n’avait pas été équitable, la blessure transgénérationnelle s’est alors transmise.
Quant à Chantal, ses tensions cervicales ont cessé peu-à-peu, surtout lorsqu’elle a déterminé la période à laquelle celles-ci s’amplifiaient : le mois de mars, date de la création du tribunal révolutionnaire, mais aussi celle de l’anniversaire de Baptiste et de la mort du fils de l’ancêtre, tous deux nés le 3 mars.
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Muriel Pactat
Mes clients me considèrent comme une thérapeute sérieuse et accueillante, émaillant son travail intuitif d’épisodes ludiques qui allègent les aspects émouvants de ses consultations en numérologie, en art-thérapie et en psychogénéalogie.
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